Source:https://www.laprovence.com/article/faits-divers-justice/5620241/marseille-veritable-nourrice-ou-malheureux-hasard.html

Dans le box des prévenus, sa silhouette frêle et ses longs cheveux bruns contrastent avec les trois hommes qui se tiennent à ses côtés. Hier, le tribunal correctionnel s’est penché sur une affaire de trafic de stupéfiants et de détention d’armes. Bien que le procureur ait décidé d’un renvoi, le président à toutefois procédé à un rappel des faits. Âgée de 30 ans et un casier judiciaire vierge, cette mère de deux enfants assure ne pas comprendre ce qu’elle fait là. « Je n’ai rien à faire avec cette histoire« , affirme celle que l’on soupçonne d’avoir joué un rôle de nourrice, tout en jetant des coups d’oeil inquiets à ses proches présents dans la salle. Les trois hommes à ses côtés, âgés de 20 à 23 ans, comparaissent tous les trois pour la même chose : transport, détention et offre de stupéfiants, à savoir de la cocaïne, de l’herbe ainsi que de la résine de cannabis.

Une dizaine de kilos de drogue retrouvés 

« Lors des perquisitions, plus d’une dizaine de kilos de drogue ont été retrouvés au domicile des prévenus« , contextualise le président. Le but de l’audience est alors de décider si oui ou non les jeunes gens seront placés en détention dans l’attente du procès à venir. Pour l’avocat de la jeune femme, la situation ne le justifie pas. « Pour quels motifs ma cliente devrait se retrouver à dormir en prison ? Lors des perquisitions à son domicile, les chiens ont « marqué » à des endroits, mais n’y ont rien trouvé ! Chou blanc ! » martèle Me Fabrice Trolliet. « Sa présence devant vous résulte d’une dénonciation anonyme. Quelle infraction a-t-elle commise ? Et à quel endroit ? « , affirme-t-il.

La trentenaire, mise en examen depuis 2014 dans une autre affaire de stupéfiants, assure que sa téléphonie témoigne de sa bonne foi.  » Mon téléphone a été examiné, aucun des noms de ces trois hommes n’y figure, de près ou de loin« , insiste-t-elle. « On parle d’allers et retours dans sa résidence, par des personnes qui avaient connaissance du code d’entrée. Mais qui peut affirmer qu’elle était présente lors de ces va-et-vient ? Le doute doit lui profiter. Ce dossier est chancelant alors soyez prudents, la loi l’exige« , soutient Me Trolliet. Le tribunal n’ira pas dans ce sens. Après délibération, il décernera le placement en détention des 4 prévenus, assortis de mandats de dépôts. Le procès, quant à lui, se tiendra le 13 septembre prochain.