Rachid Zeroual, figure et dirigeant historique des South Winners, et Christophe Bourguignon, responsable des Ultras, font partie des interpellés .
Cueilli hier à l’aube, comme quatre autres suspects, par les enquêteurs de la sûreté départementale, Rachid Zeroual, figure et dirigeant historique des South Winners (SW), a accepté de parler aux policiers. Il savait pourtant que rapidement un médecin allait juger son état de santé incompatible avec une mesure de garde à vue. « Il s’est expliqué parce qu’il n’a rien à cacher, rien à se reprocher !, peste son avocat, Me Fabrice Trolliet. Ce jour-là, ils ne sont évidemment pas partis pour en découdre, mais simplement, et comme d’habitude, pour manifester leur colère de façon littéraire, et rencontrer les joueurs. Le problème c’est que, sur place, des gars qui n’ont a priori rien à voir avec les groupes ont fait en sorte que cela dégénère… »
Intrusion dans la Commanderie, incendies volontaires, dégradations de voitures de joueurs, jet d’un projectile sur le défenseur Alvaro Gonzalez, vols de matériels… les images ont fait le tour de France. D’emblée, près d’une vingtaine de manifestants avaient été interpellés, dont 8 écroués dans l’attente de leurs procès sur le fond (lire ci-contre). Le 2e acte de ces investigations a donc eu lieu hier matin.
« On a de grosses présomptions que ces nouveaux interpellés ont participé aux attroupements et même à l’intrusion dans le centre d’entraînement. On cherche aussi à comprendre qui a organisé tout ça : par exemple, pourquoi les deux cortèges se sont donné rendez-vous devant les deux sièges des groupes et aussi pourquoi et comment il y a eu une distribution de fumigènes« , glisse un proche de l’enquête. « Les vidéos disent l’inverse, continue l’avocat de Rachid Zeroual, on voit distinctement mon client avec ses béquilles en train de s’éloigner, en bon père de famille, quand ça part en altercations« .
Hier soir, alors que la garde à vue de Christophe Bourguignon, le président des Ultras, était prolongée – ainsi que celles des trois autres gardés à vue, notamment deux membres des SW dont un jeune capo -, son avocat, Me Alain Baduel, estimait que « l’accusation tente d’établir une complicité par instigation ! Sauf que ces responsables d’associations de supporters ont appelé, comme les trois fois précédentes, à une simple manifestation, pacifique évidemment. Ils ne sont pour rien dans le fait que ça a mal tourné« .
Alors que les réseaux sociaux s’étaient enflammés toute la journée après l’annonce de ces interpellations, Me Fabrice Trolliet soufflait hier soir : « De toute façon, les dirigeants de l’OM ne veulent plus des supporters de ces groupes. Il n’y a plus de place pour eux dans cette grosse machine commerciale à l’américaine : ils ne rêvent que de gens lisses dans les virages, avec des casquettes et du pop-corn…«