Des cris. Une femme s’effondre. Son fils unique vient d’être placé sous mandat de dépôt à l’audience. La guerre comme elle va. Peu importe qu’une incurable maladie dégénérative l’affecte. Nous en avons été informés : « il sera bien soigné aux baumettes » Requis par la Parquetière dans l’intérêt de la société cette dernière offre, maintenant, à genoux, son secours à cette pauvre mère. Tout au long des deux jours d’audience le malheureux n’a cessé, de son banc, de se retourner vers elle, pour la rassurer, lui sourire, lui montrer qu’il l’aime. Arrivé libre, uber-shit à deux ou trois reprises, pour des quantités ridicules, pour le « compte » d’un « réseau » de seconde zone, désormais prisonnier de guerre il attendra, à l’ombre de son numéro d’écrou, que sa peine, pourtant aménageable, le soit. La prévention générale est à ce prix. La guerre comme elle va. Une guerre qu’ils ont perdu. Alors même qu’il existe deux façons de mettre fin à un incendie, tenter de l’éteindre ou arrêter de l’alimenter en combustible, nous avons toujours recours à la première solution. En 2022, il en va toujours de la mise en œuvre d’une certaine forme de dialectique marxiste où, le sang et les larmes permettront, demain, à coup sur, le bonheur d’une jeunesse sans drogue. A la vue de cette parquetière, bouleversée par l’absurdité de ses remords, on ne peut pas croire Sisyphe heureux.